De nouveaux éléments concernant le « loup de Valberg »

L’individu a été génotypé à plusieurs reprises après la découverte du collier de suivi

Retour sur l'histoire du loup de Valberg

En novembre 2019, un jeune loup dénutri et atteint de gale était capturé sur la commune de Valberg (06). Placé en centre de soins, il fut relâché en août 2020 près de Lus-la-Croix-Haute (26). L’animal, équipé d’un collier GPS-GSM permettant de suivre ses déplacements, a parcouru plus de 600 km avant que son collier ne cesse d’émettre fin octobre 2020. Ce n’est qu’en janvier 2021 que le collier fut retrouvé près de Plan-de-Baix (26) dans des conditions très singulières. Une enquête judiciaire a été ouverte, elle a été classée sans suite le 10 décembre 2021. Au vu des éléments disponibles, l’hypothèse retenue fut celle d’une collision routière ayant entraîné la mort de l’animal, sans toutefois avoir trace de sa dépouille.

Figure 1 : Loup de Valberg à sa prise en charge en centre de soin de la faune sauvage. © Correspondant OFB
Figure 2 : Relâcher du loup de Valberg équipé d’un collier GPS-GSM © Correspondant OFB

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Recaptures génétiques après la disparition

À l’automne 2025, le réseau Loup-lynx réalise un travail de consolidation des données génétiques dans le cadre de l’amélioration de la base de données BILL. Plusieurs indices biologiques attribués au loup de Valberg (S70-043) sont alors identifiés :

·       U2621009 : urine, le 28 novembre 2021 sur la commune de Combovin (26) ;

·        F2622193 : fèces, le 30 avril 2022 sur la commune de Pontaix (26) ;

·       D2625005 : dépouille, le 15 mars 2025 sur la commune de Combovin (26).

Figure 3 : Cartographie rassemblant l'ensemble des localisations du loup de Valberg entre le 4 août 2020 et le 19 octobre 2020, complétées des indices biologiques collectés sur le terrain entre le 28 novembre 2021 et le 15 mars 2025.

Ces recaptures génétiques, postérieures à la disparition supposée de l’animal à l’automne 2020, confirment que le loup a survécu plusieurs années après soins et relâcher. Il aurait ainsi fréquenté ce secteur de l’est de la Drôme durant près de cinq ans, avant d’être abattu à proximité d’un troupeau lors d’un tir de défense renforcé mis en place après une récurrence de prédations, malgré le déploiement de mesures de protection. Nous ne sommes pas en mesure d’expliquer aujourd’hui la perte du collier qui lui avait été posé, mais la génétique nous démontre que l’animal aurait bien survécu à cette perte supposée accidentelle. Ces derniers éléments démontrent la qualité de la prise en charge de cet animal en centre de soins spécialisé pour la faune sauvage, qui après son relâcher a su retrouver la vie sauvage.

La finesse du suivi réalisé par le réseau Loup-lynx

Ces nouveaux résultats confirment que le travail de terrain du réseau Loup-lynx, couplé à des analyses génétiques précises et fiables, permet un suivi relativement fin des individus dans le temps et l’espace.

Dans les plus brefs délais, le réseau souhaite intégrer les informations relatives aux identifications génétiques des animaux dans son outil de diffusion des données. Il sera ainsi possible de visualiser les différents événements de détection génétique d’un même animal sur la cartographie.

Rédaction :

Rédacteurs : équipe du réseau Loup-lynx, OFB. 

Contact presse : Nicolas JEAN – Office français de la biodiversité – Direction nationale des Grands Prédateurs Terrestres – nicolas.jean@obf.gouv.fr