Bilan de l’aire de présence détectée du Loup gris en France
L’Office français de la biodiversité (OFB) assure le suivi de l’état de conservation de la population de Loup gris (Canis lupus) en France. Dans ce cadre, l’établissement public doit produire différents indicateurs, comprenant notamment l’évolution temporelle de la répartition spatiale détectée de l’espèce. Compte tenu d’un retard accumulé dans le traitement des données, ce bilan présente les résultats obtenus depuis la dernière parution de 2019. Il comporte les analyses correspondantes à cinq années biologiques entre 2020 et 2024.
L’ensemble du jeu de données couvre la période s’étendant du 1er avril 2017 au 31 mars 2024. Il est constitué à la fois de données issues de la Base d’indice Loup-lynx (BILL) de l’OFB (N = 28 748), qui recense l’ensemble des indices de présence loup et lynx collectés par les correspondants du réseau, ainsi que de données provenant de la base Géopred administrée par la Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement pour la région Auvergne-Rhône-Alpes (DREAL AURA (N =22 685)), qui compile l’ensemble des constats de dommage instruits par les Directions Départementales des Territoires (DDT). Ces données ont été compilées et expertisées avant d’être analysées : seuls les indices « retenus loup » et les constats « Loup Non Ecarté » sont pris en compte pour produire ce bilan.
Afin de représenter l’aire de distribution du loup détectée, l’ensemble des données est analysé selon une méthode dite des « biennales chevauchantes » (description de la méthode ici). Elle est appliquée dans le but de qualifier la récurrence de la présence de l’espèce dans le temps. On distingue ainsi une présence dite régulière (installation durable d’un ou plusieurs individus) d’une présence occasionnelle (passage ou présence sporadique d’un individu).
D’après les dernières actualisations, en 2024, la présence régulière du loup est attestée sur 59 800 km2, tandis qu’une présence temporaire du territoire est confirmée sur 68 800 km2 (Figure 1).

Figure 1 : Aire de présence détectée du Loup gris (Canis lupus) en France pour l’année 2024.
Depuis son retour naturel sur le territoire au début des années 1990, l’aire de présence du loup en France progresse de façon continue. Les cartes produites (Figure 2) illustrent une moindre progression de l’aire de présence régulière (taux de croissance annuel moyen qui passe de 14 % à 9 % depuis 2019). On constate une installation progressive sur les territoires interstitiels en zone historique (régions Provence-Alpes-Côte-d’Azur (PACA) et Auvergne-Rhône-Alpes (AURA)), s’accompagnant d’une expansion modérée en marge de cette dernière. En parallèle, on observe une augmentation de l’aire de présence occasionnelle (taux de croissance annuel moyen qui passe de 12 % à 16 % depuis 2019) en front de colonisation, signe d’une augmentation des mouvements de dispersion et donc d’une expansion géographique de l’espèce. Toutefois, seules quelques installations sporadiques sont constatées sur ces nouveaux territoires, ce qui indique que l’espèce rencontre des difficultés à s’établir de façon pérenne dans ces départements.

Figure 2 : Evolution de l’aire de présence détectée du Loup gris (Canis lupus) en France depuis 1996.
Pour en savoir plus sur le suivi de l’aire de répartition du Loup gris en France et découvrir les résultats dans leur intégralité, cliquez ici.
Rédaction :
Contact presse : Nicolas JEAN – Office français de la biodiversité – Direction Grand Prédateurs Terrestre – nicolas.jean@ofb.gouv.fr
Rédacteurs : Réseau Loup-lynx – OFB