La présence du loup en région Centre-Val de Loire

La présence du loup en région Centre-Val de Loire

Le réseau Loup-lynx est déployé en région Centre-Val de Loire depuis 2016, suite à la remontée de premiers signalements dans le département du Cher. Les premiers indices de présence retenus par le Réseau Loup-Lynx attestant de la présence de l’espèce sur la région sont plus récents et datent d’août 2019 dans le département d’Eure-et-Loir (figure 1). Depuis cette observation, on constate une augmentation significative des signalements analysés par le réseau sur la région (figure 2).

Figure 1 : Cliché de la première observation validée en Centre-Val de Loire sur la commune de Crucey-Village (28) © OFB réseau Loup-lynx
Figure 2 : Nombre total cumulé d’indices collectés par le Réseau entre mai 2016 et mars 2021 © OFB
Figure 3 : Bilan des signalements par type d’indice et critère de fiabilité sur la région entre mai 2016 mars 2021 © OFB

Au 31 mars 2021, le réseau a analysé 160 signalements dont la majorité proviennent d’observations visuelles (53%).  Sur l’ensemble de ces signalements, 8 sont retenus comme attribuables à l’espèce loup (figure 3), lors de 5 signalements distincts.  Ainsi, la présence occasionnelle de l’espèce loup a été attestée sur 3 départements de la région, l’Eure-et-Loir en 2019 et 2020, l’Indre et le Loir-et-Cher en 2020  (figure 4).  Les différentes observations remontées ont été réalisées en journée lors de déplacements en voiture ou par piégeage photographique, comme ce fut le cas pour les deux derniers signalements dans le Loir-et-Cher (La Chapelle-Vicomtesse) et l’Eure-et-Loir (Sorel-Moussel) (figures 5 et 6).

Figure 4 : Répartition géographique des indices de présence collectés et critère de fiabilité sur la région entre mai 2016 et février 2021 © OFB

Toutes ces observations mettent en évidence la présence ponctuelle d’individus en phase de dispersion et ne présage en rien d’une installation durable de l’espèce sur ces secteurs.

A remarquer également que des expertises sur des animaux domestiques (n=30) et sauvages (n=10) ont été menées mais n’ont jusqu’à présent, pas été retenus comme des indices de présence de l’espèce.

La procédure « constat de dommage » n’est donc pour le moment pas mise en place sur la région. Toutefois, des cellules de veille ont d’ores et déjà pu se réunir dans les départements de l’Indre et du Loiret, et des échanges sont menés entre l’administration, des représentants des agriculteurs et des naturalistes dans les autres départements. A noter que dans la région, une Cellule Régionale d’Etude et de Conservation Intégrée du Loup (CRECIL) a été initiée par plusieurs naturalistes pour informer et sensibiliser sur l’espèce.

Figure 6: Commune de Sorel Moussel (28) © OFB réseau Loup-lynx
Figure 5: Commune de La chapelle Vicomtesse (41) © OFB réseau Loup-lynx
Figure 5: Commune de La chapelle Vicomtesse (41) © OFB réseau Loup-lynx

Le réseau Loup/lynx reste pour le moment interne à l’OFB (réseau sentinelle) dans la région au regard du nombre de signalements, et est composé d’une trentaine d’agents formés par le réseau, dont 8 habilités à la réalisation des constats de dommage. En fonction de l’évolution de la présence de l’espèce dans la région, l’intégration de partenaires externes au sein du réseau pourrait être envisagée par l’administration dans certains départements.

Dans cette perspective, l’OFB entretient des liens réguliers avec les partenaires en les informant régulièrement et en organisant des réunions dédiées au loup. Ainsi, une première réunion d’information avec le CRECIL s’est tenu en mars 2020 et une journée technique sur le réseau sera prochainement proposée aux structures intéressées par le réseau dans la région (FDC, Chambre d’Agriculture, CRECIL, FERUS, FNE, CEN).

Le réseau Loup/lynx, animé par l’OFB, poursuit son travail de collecte d’informations de terrain pour suivre l’évolution de la présence de l’espèce dans ces départements, comme sur l’ensemble du territoire national. La récurrence d’indices de présence dans le temps et dans l’espace permettra, le cas échéant, de mettre en évidence ou pas la sédentarisation de l’espèce sur le territoire.

P-E Briaudet et P Hurel / OFB