L’effort d’analyse consenti pour compléter l’échantillonnage génétique annuel sur l’ensemble de la France a permis d’actualiser à la fois les méthodes de calibration et les modèles démographiques de la population de loups en 2019. L’intégration des données génétiques complétées pour les années 2015 à 2018 a permis une mise à jour des valeurs CMR (capture marquage recapture). Avec ces nouveaux éléments, une estimation ajustée de la population de loup a été faite avec environ 580 loups (N = 577 [474 – 679]). Ce chiffre n’est pas trop éloigné des estimations faites avec les anciennes valeurs de CMR. Ces nouvelles estimations permettent de constater ces dernières années un changement de dynamique avec une survie qui passe de 74% à 58 % aux portes du seuil de mortalité moyen de 34 % (avec sa marge d’incertitude variant de 13 à 55 %) supportable par une population au-delà duquel la population entre en décroissance.
Plusieurs signaux montrent une dégradation de la dynamique de la population (passage d’une population en croissance à une population stable selon le taux de croissance, baisse de la survie). Ces signaux sont à mettre en regard de la politique de gestion indexée sur les effectifs et constituent une alerte nécessitant une attention particulière dans un cadre adaptatif des règles si l’objectif reste le maintien d’une croissance positive de la population sensu la réglementation internationale. Une contribution à l’expansion géographique (pour l’instant une seule meute hors Alpes) ou la possibilité de compensation des effets des tirs restent possible.
Vous trouverez l’intégralité de la note technique ici.
OFB, Equipe loup-lynx