Plusieurs reproductions détectées au cours de l’été, en dehors des régions historiques de présence du Loup gris
Le suivi du loup comporte la recherche des reproductions potentielles en période estivale, en particulier sur les territoires du front de colonisation. Lorsqu’un tel événement est suspecté, différentes stratégies sont mises en place localement pour rechercher la présence de louveteaux : pose de pièges photographiques voire organisation d’opérations de hurlements provoqués.
Jusqu’en 2024, les seules meutes connues en dehors des massifs alpins, provençaux et jurassiens étaient situées en Occitanie (Mont Lozère et Aigoual). Néanmoins, ce printemps 2025, plusieurs cas de reproduction ont été détectés hors des régions historiques. Deux nouvelles régions sont désormais concernées : Grand-Est et Nouvelle-Aquitaine.
Grand-Est- : Haute-Marne (52)
En région Grand-Est, une reproduction est détectée pour la première fois dans le département de la Haute-Marne (52). Un mâle de lignée italo-alpine (w22) est suivi dans le département depuis 2020. Après une augmentation des cas de prédation à la frontière avec le département des Vosges (88) durant l’hiver 2024/2025, la présence de deux individus est soupçonnée dans le Bassigny. En avril 2025, les deux loups sont observés ensemble mais leur sexe demeurait inconnu. En juin, une reproduction est suspectée, puis confirmée en juillet grâce au renforcement du dispositif de suivi par pièges photographiques qui a permis l’identification de sept louveteaux sur une vidéo.
Image issue d’une vidéo réalisée à l’aide d’un piège photographique. On comptabilise sept louveteaux.
Crédits : SD 52/ OFB
Nouvelle-Aquitaine : Plateau des Millevaches (87/23/19)
En Nouvelle-Aquitaine, depuis mai 2025, la présence d’un mâle de lignée germano-polonaise (w1) sur le Plateau des Millevaches (87/23/19) est attestée grâce aux résultats des analyses génétiques (il s’agit du troisième individu de cette lignée détecté sur ce même secteur depuis 2023 (Loup flash info N°18)). Un second individu est identifié peu après sur le même territoire par piège photo. Une nouvelle fois, la génétique nous permettra de connaître le sexe et la lignée de cet individu : une femelle de lignée italo-alpine (w22). Une reproduction est confirmée début août : quatre louveteaux sont comptabilisés. Cette portée issue de deux lignées populationnelles différentes est la première identifiée en France à ce jour.
Auvergne-Rhône-Alpes : Cantal (15)
En mai 2025, une reproduction est suspectée à l’ouest de la région dans le département du Cantal (15). C’est à partir de la mi-novembre 2024 que deux loups ont été photographiés ensemble via un piège photographique sur la partie ouest des Monts du Cantal (15). Le couple est alors suivi de près par le réseau, aussi bien par pièges photographiques que par pistage. L’ADN récolté sur fèces en janvier 2025 par les correspondants permet l’identification de leur génotype et d’attester de la présence d’un mâle et d’une femelle. Pour l’anecdote, leur empreinte génétique avait été détectée pour la première fois en Lozère dans deux secteurs différents. La reproduction est confirmée fin août par l’identification d’un louveteau sur une vidéo transmise par un correspondant.
Occitanie : Lozère (48)
En Occitanie, un suivi renforcé par pièges photos a été mis en place sur les secteurs où plusieurs loups ont été identifiés au printemps. Ce dispositif a d’ores et déjà permis de détecter une reproduction dans une nouvelle zone, avec l’identification d’un minimum de trois louveteaux en Margeride (48).
Bien que les taux de survie des jeunes animaux soient faibles (de l’ordre de 50 %) et que l’isolement de la plupart des nouveaux couples reproducteurs leur confère une certaine précarité en raison des facteurs de mortalité auxquels ils peuvent être soumis avant l’indépendance des louveteaux (collisions, tirs dérogatoires…), ces nouvelles reproductions en front de colonisation pourraient avoir un impact sur la dynamique d’expansion spatiale de l’espèce.