Le 8 août 2019, un canidé est prélevé sur la commune de Montmeyran dans la Drôme, dans le cadre d’un tir dérogatoire au statut d’espèce protégé (tir de défense simple aux abords d’un troupeau domestique victime d’attaques de loup). Cet individu avait été pris plusieurs fois au piège photographique fin juillet 2019, mais n’était pas connu génétiquement dans la base de donnée du Réseau, gérée par l’OFB.
L’analyse, de très bonne qualité, a été réalisée à partir d’un échantillon de muscle prélevé lors de l’autopsie de ce spécimen. Le détail de l’expertise génétique effectuée par le laboratoire Antagène est disponible ici.
Les résultats génétiques attestent que cet animal au phénotype atypique est un hybride de 2ème génération de lignée italo-alpine (= backcross ou rétrocroisement) issu d’une reproduction entre chien et loup, c’est-à-dire qu’un des parents de cet animal est un hybride de 1ère génération et que l’autre parent est un loup de lignée italo-alpine. En nature, ces phénomènes d’hybridation (ou plus exactement de métissage car dans ce cas le loup et le chien appartiennent à la même espèce Canis lupus) sont possibles, ils proviennent généralement d’un accouplement entre une louve et un chien.
Le dernier bilan du suivi génétique, réalisé sur 1250 échantillons collectés par le réseau entre 2008 et 2018, fait état de 3,6 % d’hybrides de 1ère génération (croisement loup/chien) et de 7,5 % porteurs d’une introgression plus ancienne (rétrocroisements ou héritage de leurs ascendances plus ou moins lointaine)). Ce rapport est disponible sur le site loupfrance.fr en cliquant sur ce lien.
F. Bazireau / OFB