Renforcement du réseau Loup-Lynx en Occitanie

Renforcement du réseau Loup-Lynx en Occitanie

La région Occitanie compte actuellement huit Zones de Présence Permanente du loup (ZPP), réparties du massif central jusqu’à l’est de la chaîne des Pyrénées (carte ci-dessous). Les premiers indices collectés par le Réseau Loup Lynx datent de la fin des années 90 et à ce jour, il n’y a pas eu de reproduction détectée sur la région malgré plusieurs opérations de suivi par hurlements provoqués sur la zone pyrénéenne et plus récemment entre 2014 et 2017 sur la ZPP Aubrac.  En plus des loups, l’Occitanie a la spécificité de compter la majorité des effectifs de la population française d’ours brun. Plusieurs secteurs du massif pyrénéen sont concernés par la présence des deux prédateurs.

Année après année, le Réseau Loup Lynx se renforce et compte actuellement plus de 600 correspondants sur la région. Près de 300 indices de présence de l’espèce ont été transmis en 2019.

Indices de présence transmis en 2019 au Réseau Loup Lynx sur les ZPP et secteurs suivis d’Occitanie

Les méthodes de suivi du loup doivent être adaptées sur de nombreux secteurs de la région où l’absence de neige rend le recours aux pièges photographiques indispensable. De nouveaux dispositifs récemment déployés ont permis d’affiner les localisations de ZPP connues. Des images de loup ont par exemple été effectuées pour la première fois en Ariège sur la ZPP du Razès, à proximité immédiate du département de l’Aude. Des pièges photos installés dans le Tarn en périphérie de la ZPP héraultaise du Caroux ont également permis de relever des indices de présence de loup à plusieurs reprises (voir cliché ci-contre).

Des pièges photographiques installés en périphérie de la ZPP du Caroux ont permis de prendre des images du loup dans le Tarn
Un loup photographié par un particulier le 15 décembre 2019 en Hte Garonne (commune de Beauchalot)

En parallèle à ces suivis organisés, le réseau multipartenarial complété du réseau sentinelle des agents de l’OFB poursuit la récolte des données de présence opportunistes. Ainsi, des photographies d’un loup prises par un particulier le 15 décembre 2019 sur la commune de Beauchalot en Haute-Garonne (cliché ci-contre), ont pu être expertisées et validées par le réseau. Cette observation en période de dispersion de l’espèce ne présage en rien d’une installation durable sur ce secteur. L’OFB assurera une veille active sur cette zone.

L’année 2019 a par ailleurs été marquée par la mortalité de trois loups sur des secteurs de présence connus. Un loup très affaibli a été euthanasié sur décision vétérinaire en janvier 2019 dans les Pyrénées-Orientales. Les analyses génétiques ont permis de découvrir qu’il s’agissait du plus vieux loup sauvage identifié en France. En mai 2019, un loup subadulte a été retrouvé mort, percuté par un véhicule, sur la ZPP de la Margeride en Lozère. Les analyses génétiques effectuées sur un morceau de muscle ont révélé que l’animal était de lignée italo-alpine et qu’il n’avait encore jamais été identifié par le réseau. Fin mai également, un loup a été abattu dans le cadre d’un tir de défense sur le département du Gard dans le secteur des Costières. Encore une fois, les analyses génétiques effectuées ont démontré que ce loup était un italo-alpin qui n’avait jamais été identifié auparavant.

Des analyses génétiques sur indices biologiques ont permis de détecter de nouveaux individus et de confirmer la présence de loups déjà connus. Actuellement, tous les loups dont le génoytype a pu être individualisé sur la région sont des mâles, à l’exception d’une femelle identifiée sur le Larzac, dont les derniers indices génétiques datent de l’été 2018.

La recherche d’indices biologiques effectuée par le réseau début 2019 a permis de collecter un échantillon de loup de lignée d’Europe de l’est sur la ZPP de la Margeride en Lozère. Le profil individuel de cet échantillon, bien que partiel, correspond au loup qui avait déjà identifié la première fois en 2017 sur le même secteur.

Le travail de terrain effectué par les correspondants sera très attendu et permettra de suivre le développement de l’espèce sur la région, particulièrement sur les secteurs concernés par les mortalités de 2019.

M. Petit & J. Steinmetz / OFB